Le début de l’année 2025 semble marquer une nouvelle phase dans la course aux armements, rappelant les souvenirs de la guerre froide. Mais cette fois, la concurrence pourrait être divisée sur deux fronts distincts. D’un côté, il y a le Pacifique, où la Chine et les États-Unis mesurent déjà leur force ; de l’autre, un théâtre plus proche de l’Europe, avec un défi impliquant l’OTAN et la Russie.
L’année 2024 s’est terminée sur des résultats peu encourageants pour l’industrie européenne de défense. La possibilité d’une réduction de l’implication américaine dans la sécurité du continent a suscité des inquiétudes, obligeant l’Europe à renforcer ses propres capacités. Ce n’est pas un choix, mais une nécessité imposée par l’agression russe croissante.
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La Russie a lancé une nouvelle course aux armements axée sur les armes à longue portée, les utilisant comme levier de pression sur l’Europe. Moscou a déjà investi des ressources considérables dans son dernier joyau technologique, le missile balistique à moyenne portée « Orshenik ». Ces armes permettent de menacer l’ensemble du continent européen à moindre coût que les missiles intercontinentaux, libérant ainsi des ressources pour les concentrer sur les États-Unis.
Dans le contexte de l’OTAN, il est désormais compris qu’une défense passive, telle que celle offerte par des systèmes de protection similaires au « Dôme de fer » israélien, n’est pas suffisante. Il est nécessaire de développer des capacités offensives, notamment des missiles balistiques d’une portée supérieure à 1 000 kilomètres. La France a déjà engagé des discussions dans ce sens, soulignant l’urgence d’actions concrètes.
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La Russie dispose déjà de l’infrastructure industrielle nécessaire à la production massive de missiles et de drones, dont beaucoup sont construits sur des technologies vendues dans le passé par des entreprises européennes.
Pour l’Europe, la première étape consistera à construire de toutes pièces les capacités industrielles nécessaires pour être compétitive. La dernière expérience significative dans le secteur des missiles balistiques remonte aux années 1980 avec le français Hadès, alors que d’autres pays, comme l’Allemagne, ont abandonné ces projets sous la pression des États-Unis ou en raison de contraintes historiques.
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Malgré tout, reprendre des technologies d’il y a un demi-siècle ne devrait pas représenter un problème insurmontable pour les pays européens. Le véritable défi sera de produire rapidement des armes modernes et efficaces, en quantité suffisante pour correspondre au rythme de production de la Russie, qui dispose déjà d’un avantage significatif, comme le rapporte le portail russe Defence Express.
Le Vieux Continent doit reconnaître que le « compte à rebours » pour préparer une éventuelle confrontation a déjà commencé. Seule une action coordonnée et décisive peut garantir que l’Europe soit prête à se défendre dans un paysage international de plus en plus instable.
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